« The Perfect candidate » lundi 20 mars 20h30

Haifaa Al Mansour, (2020) Arabie Saoudite 1h45 Avec Mila Alzahrani, Dae Al Hilali, Nourah Al Awad

Maryam médecin dans la clinique d’une petite ville d’Arabie saoudite se voit
refuser le droit de prendre l’avion sans
l’autorisation à jour signée de son père, malheureusement absent. 
Révoltée par cette interdiction de voyager, elle décide de se présenter aux élections municipales de sa ville……

Haifaa Al-Mansour signe une comédie dramatique engagée, intelligente et rythmée.


Huit ans après Wadjda, Haifaa Al-Mansour, de retour en Arabie Saoudite, nous présente un état des lieux partiel d’un pays en pleine évolution. Attention : son film n’est pas du tout un panégyrique aveugle de la politique menée par Mohammed ben Salmane dans ce pays, c’est une peinture lucide des deux domaines que la réalisatrice a choisi de traiter, la situation de la femme et le domaine de l’art. En suivant ce film passionnant et important, on constate certes que des progrès notables ont été obtenus face aux autorités religieuses tant pour les femmes que pour les artistes, mais on constate aussi que, même dans ces domaines, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. Quant aux autres domaines, démocratie, utilisation de la torture, etc., on espère qu’un jour, Haifa Al-Mansour aura la possibilité et le courage de nous en parler. A moins que ce soit une autre réalisatrice ou un autre réalisateur ! Jean Jacques Corrio

Dans ce film subtil, tantôt drôle, tantôt touchant, il y a plusieurs entrées : d’abord le combat quotidien des femmes saoudiennes, – montrées comme des battantes courageuses et non comme des victimes, – qui ne se fait pas sur des principes féministes importés de l’occident mais plus simplement par sororité et pragmatisme, dans l’espoir d’un avenir meilleur pour toutes et tous… Et puis Haifaa Al-Mansour montre avec délicatesse la sphère privée où les femmes, souvent soumises à moult contraintes dans l’espace public, peuvent se libérer et être elles-mêmes, notamment dans une magnifique scène de mariage. Loin des clichés, la réalisatrice ne décrit pas un monde manichéen où les femmes sont victimes et les hommes des abrutis masculinistes omnipotents. Il y a notamment le personnage magnifique du père, paria lui aussi puisque musicien dans un pays où on apprécie certes la musique mais où on soupçonne immanquablement d’immoralité ceux qui la pratiquent, un homme qui ne se remet pas de la disparition de sa femme, chanteuse qu’il aimait plus que tout, et qui tant que bien que mal reporte son amour sur ses deux filles. Même s’il y a encore du boulot au pays des pèlerinages, la force et l’humour des personnages féminins de The Perfect candidate nous revigorent !utopia

Haifaa al-Mansour

Elle a grandi dans une toute petite ville, à l’est de Riyad, dans une famille«très traditionnelle libérale», ni très riche ni pauvre. Traditionnelle, car elle est «le numéro 8» d’une famille pieuse de douze enfants, avec la même mère et le même père. Et libérale, car ses parents ne font pas de grandes différences dans l’éducation des garçons et des filles. «Douze enfants, cela fait du bruit.» Voilà pourquoi, son père, poète et consultant juridique, s’est mis à acheter des cassettes vidéo. Pour avoir la paix, comme beaucoup de parents. Et voilà comment, à travers la VHS, la petite Haifaa découvre Bruce Lee, Bollywood, et des blockbusters. 

En 2005, munie d’une caméra DV, elle tourne discrètement avec sa sœur un documentaire, « Women Without Shadows » (Femmes sans ombre).

Haifaa al-Mansour rencontre son mari, Brad Niemann, un diplomate américain, lors de la diffusion de son documentaire à l’ambassade américaine. Elle s’installe à Sydney, en Australie, où son mari est en poste.

Elle réalise son premier long métrage « Wadjda », en 2012 et devient la première réalisatrice Saoudienne : immense succès! À travers l’histoire d’une petite fille qui rêve d’avoir une bicyclette, Haifaa Al-Mansour dévoile l’univers intime des Saoudiennes. Son film a été ovationné à la Mostra de Venise et à Dubaï.

En 2017, elle réalise un biopic sur la romancière Mary Shelley, porté par un casting plus que talentueux dont Elle Fanning

Elle a vécu pendant quelques années à Bahreïn avant de s’installer à Los Angeles avec son mari et leurs deux enfants.