Jean-Luc Godard (1965) france 1h55 Avec Jean-Paul Belmondo, Anna Karina, Samuel Fuller
Ferdinand, marié à une femme riche, s’ennuie. Au cours d’une soirée, il rencontre Marianne, une étudiante . Délaissant son épouse, il s’entiche de la belle et s’installe avec elle. Mêlée à des affaires louches, Marianne contraint le couple à entrer dans la clandestinité.. .
Pierrot le Fou est avant tout un film qui traite de l’impossibilité d’un couple à regarder dans la même direction
A l’image de son héros qui cherche un peu de beauté dans « un monde d’abrutis », Godard construit son film sur un antagonisme constant entre le désordre et la grâce, entre la violence et la sérénité. D’un tournage qu’on imagine volontiers chaotique, il tire une œuvre foisonnante, d’une rare liberté de ton, où tout semble pouvoir arriver.
Bien avant les tentatives de déconstructions narratives d’un Tarantino, Godard nous projette dans un spectacle bariolé et sans cesse déroutant, où l’on peut prendre son petit-déjeuner à côté d’un mort , ou bien croiser Raymond Devos criant le dégoût que lui inspire sa femme dans un petit port désert. Facéties d’un cinéaste en pleine possession de son art, qui filme ce qui lui vient à l’esprit et jette à l’écran ce qui lui chante, comme autant de coups de pinceau. De là naît un jeu perpétuel avec le spectateur, qui se voit interpellé par les personnages au détour d’une conversation amoureuse, pris à partie, les yeux dans les yeux, par Marianne lorsqu’elle réclame le droit de vivre et, par là même, constamment invité à s’impliquer émotionnellement dans l’expérience qui se déroule devant lui. S’il ne perd jamais de vue l’histoire qu’il veut nous raconter (ou plutôt les histoires, drame intime, intrigue criminelle et constat sur l’époque s’entremêlant sans cesse), Godard conçoit son film comme un fracas d’émotions contradictoires, du rire au désespoir le plus déchirant, pour aboutir à un morceau d’émotion pure. Plans de nature impressionnistes et giclées de violence foudroyante se succèdent, liés entre eux par une musique aux accents tantôt pathétiques ou survoltés. Porté par le charisme de ses interprètes, et notamment par un Jean-Paul Belmondo qui sait apporter une sensualité et une dynamique physique remarquables à son personnage, cine classik
Jean-Luc Godard (1930-2022)
Né à Paris il est de nationalité suisse, . début des années 50 il étudie l’à la Sorbonne. Il fréquente assidument le «ciné-club» et les cinéma dans le Quartier latin de Paris. Il noue des amitiés avec , François Truffaut, Jacques Rivette et Éric Rohmer, André Bazin. …Lorsque ce dernier fonde les «Cahiers du cinéma» il est un des premiers à y écrire. .Son premier long métrage, À bout de souffle, sera le film phare de la Nouvelle Vague. Il réinvente la forme narrative: Une femme est une femme, Le Petit Soldat (censuré car il abordait ouvertement la Guerre d’Algérie), Les Carabiniers, Le Mépris, Pierrot le Fou, Alphaville, Masculin-Féminin. En mai 1968, Godard est un militant actif son cinéma devient un moyen de lutter contre le système:La Chinoise et Week-End
A partir de 1973, la vidéo va lui permettre de parcourir seul toutes les étapes de la chaîne création-production. Il quitte Paris et s’installe à Grenoble où il travaille avec Anne-Marie Miéville .Il s’installe ensuite en Suisse. Ses productions de l’époque sont: Numero deux, Ici et ailleurs, …. En 1980, il revient à un cinéma plus grand public qui attire des acteurs de renom. Sauve qui peut la vie (1980, avec Isabelle Huppert et Jacques Dutronc), Passion (1982), Detective (en 1985, avec Johnny Hallyday) Nouvelle Vague (1990) avec Alain Delon et obtient le Lion d’or au Festival de Venise pour Prénom Carmen. Mais ses films continuent à faire scandale: Je vous salue Marie est censuré en France et dans le monde. Dans les années 90, Godard fait un retour à l’expérimentation: JLG/JLG, For Ever Mozart, Histoire(s) du cinéma (une vision filmée et personnelle de l’histoire du cinéma) et Eloge de l’amour. Après Socialisme il expérimente le cinéma en 3D.
Il sera couvert d’honneur jusqu’à la fin de sa vie, ses derniers films rencontrent un public restreint bien qu’ils soient l’objet d’exégèses et de commentaires divers. Il est une référence dans le milieu cinéphile malgré une pensée jugée parfois absconse.