de Grand Corps malade et Mehdi Idir
Samia jeune CPE prend ses fonctions dans un collège en ZEP de Saint Denis où dans une classe de 3em sont concentrés les élèves perturbateurs. Nous découvrons à travers ses yeux un environnement électrique, où enseignants, surveillants confrontés aux plaisanteries faciles, aux dialogues proche de l’absurde, essaient d’imposer le respect des règles. C’est rythmé, jamais ennuyeux parfois désopilant : un prof de gymn aux pratiques « originales », un élève dont les motifs d’absence sont passés en revue, ou un autre qui se plaint du vol de son quatre couleurs.
Un tableau à la fois burlesque, généreux empli d’une vitalité exubérante.
Mais La prison est un autre lieu de ce film et la comparaison s’impose et confirmée par le dernier plan. Deux systèmes définis au cadre imposé, impossibilité de l’adapter de le transformer de l’intérieur. Que reste-t-il à faire ? Travailler sur l’individuel en prenant en compte les contextes familiaux (familles au minimum familiaux, père de certains en prison..), les centres d’intérêt pour établir un véritable lien en inscrivant l’élève dans le défi d’une perspective d’avenir. C’est le constat à priori désarmant, car ne pouvant réussir qu’auprès d’une minorité, c’est vrai mais le cinéma est là aussi pour dépasser le réel, c’est la seule faiblesse du film.
L’interprétation partagée entre professionnels et amateurs est exceptionnelle et Zita Henrot vue dans « Fatima » de Philippe Faucon ou « L’Ordre des médecins » de David Roux est sublime.