« Choeur de rocker » lundi 26 février 20h30

Ida Techer et Luc Bricault (2022) France 1h31 Avec Mathilde Seigner, Bernard Le Coq, Brigitte Rouan, Andrea Ferréol

Alex, chanteuse par nécessité accepte un drôle de job : faire chanter des comptines à une chorale de retraités ingérables car ils ne rêvent que d’une chose, chanter du rock !

Un pur feel-good movie, entre comédie cocasse et portrait social

Avec son côté comédie anglaise, donné par les scènes dans un pub ou sur le ferry et par des intrigues parallèles vraiment touchantes, le long-métrage rend un bel hommage à ces mamies et papys chanteurs. Même si son scénario a des airs de déjà-vu et que certains rebondissements manquent un peu de vraisemblance, « Chœur de rockers » fonctionne grâce à son rythme enlevé : on suit avec plaisir cette troupe improbable relever en un temps record un défi pas vraiment gagné d’avance. Surtout, on rit de ces retraités chauffards, dragueurs, indignes et rebelles qui rivalisent de mauvaise foi et d’énergie. Et qui clament fièrement : « On a tous l’âge de Mick Jagger. » Le Parisien

C’est une vraie comédie originale, oscillant entre les moments d’humour et des séquences riches en émotion, le tout rythmé par une bande originale rock très entraînante. Ou bien autrement résumé par Yves Marmion l’un des producteurs du film : c’est l’aventure humaine et musicale d’une bande de seniors, isolés, fatigués de leur vie passée, qui, contre vents et marées, décident de chanter du rock, et rien que du rock ! » France bleu

L’interview des réalisateurs

Ida, comment est née l’idée d’un  film autour de l’aventure des SALT AND PEPPER ?


Ida Techer. C’est intimement lié à un événement personnel. Il y a quelques années, ma mère, qui vit à La Réunion, a intégré une chorale alors qu’elle était malade. Subitement, elle a retrouvé son entrain et sa santé sans que les médecins puissent trouver une explication. J’étais loin d’elle, je m’étais inquiétée, et cet épisode m’avait marquée. Quelque temps plus tard- on était en 2018-, je suis tombée sur un reportage consacré aux SALT AND PEPPER qui sortaient un CD chez Universal Music.
J’aime le rock et j’ai commencé à collecter des petites informations autour du groupe. Un ré exe de scénariste ; j’ai l’habitude de constituer de petits dossiers sur des sujets qui m’intéressent et peuvent donner matière à des films. Peut-être ne me serais-je pas intéressée à cette histoire s’il n’y avait pas eu l’épisode de ma mère.

Ils ont une énergie dingue, ces seniors, mais vous n’occultez jamais non plus leur humanité, leurs failles parfois


Luc.Bricault. Cette humanité, on l’a voulue omniprésente dans l’écriture, dans les voix lorsqu’ils chantent, dans le champ… Ida parlait de sa mère : cette sensibilité, on l’a recherchée tout au long du  lm. CHOEUR DE ROCKERS est une comédie mais, dès le départ, on a cherché à prendre le contrepied de ce qui se fait en la matière, en termes d’images, de style. On a toujours cherché l’émotion

Pour un premier  film, vous mettiez la barre haut : une chorale, donc beaucoup de personnages, des acteurs plus très jeunes,
Tout cela en plein Covid. Est-ce la raison de votre collaboration avec Luc Bricault ?


I.T. Ce n’était effectivement pas un « petit »  lm, et d’autant moins qu’il était important de  filmer les gens en direct, qu’ils chantent vraiment, sans avoir à recourir au doublage. Il y avait énormément de monde à diriger, beaucoup de questions techniques à régler. Je n’avais pas assez d’expérience : Yves Marmion, qui a un vrai talent pour rassembler les gens, m’a fait rencontrer Luc. Il savait que ça allait fonctionner entre nous. Yves et moi nous connaissons depuis longtemps. Il sait que j’ai besoin de faire confiance aux gens et de me sentir à l’aise. Et c’est ce qui s’est tout de suite passé quand nous sommes rencontrés.

Il y a, dans le  film, un ton qui rappelle les comédies anglaises…


I.T. Ce n’était pas un « parti pris », mais une teinte qui est arrivée dès l’écriture. Mais il est vrai que Julie, Luc et moi aimons beaucoup les comédies anglaises. Et Dunkerque a joué un rôle important : il y a quelque chose de très anglais dans cette ville : le nord, la bière, la brique rouge, une chaleur humaine particulière.


L.B. Oui, nous aimons les comédies sociales anglaises réalistes mais nous voulions bouleverser un peu les codes du genre. Donner à voir quelque chose d’à la fois réaliste et de sublimé à la fois.

Aviez-vous des références en particulier ?


I.T. On a surtout regardé LES COMMITMENTS, d’Alan Parker, pour le côté « live ». C’est l’un des premiers  lms qui ait été tourné sur le rock avec des chanteurs en live. Bien sûr, ce n’est pas la même histoire, mais il y a une authenticité -ça vibre !-, et c’est ça qui nous inspirait.


L.B. THE FULL MONTHY de Peter Cattaneo nous a inspiré aussi, mais de plus loin. Le  lm d’Alan Parker nous a vraiment donné des repères..