Eric Besnard (2021) 1h53 France Avec Grégory Gadebois, Isabelle Carré, Benjamin Lavernhe
A la veille de la révolution Pierre renvoyée par son maître va inventer un nouveau lieu; Le premier restaurant.
Cette comédie, inspirée d’une histoire vraie, est une réussite emmenée par des comédiens manifestement heureux d’être là.

Le choix de Grégory Gadebois dont la rondeur et le regard enfantin donnent à ce cuisinier bien plus roué qu’il n’y paraît une dimension singulière, constitue un atout essentiel. Judicieusement accompagné d’Isabelle Carré qui déborde d’ingéniosité pour doter son personnage d’une multitude de nuances au point d’en faire une femme à la modernité fascinante, il nourrit de saveurs délicates cette histoire d’entraide, de partage et d’amour. Une flopée de personnages secondaires hauts en couleur tant du côté des opprimés que des tout-puissants complète avantageusement cet échantillon d’une société au tournant de son histoire. Tandis que Benjamin Lavernhe communique son plaisir évident à se couler dans les plis de ce personnage trouble, Guillaume de Tonquédec rivalise de facéties pour donner vie à cet intendant antipathique et ambigu. Avoir à lire
Composant savamment ses plans aux allures de tableaux, Éric Besnard bénéficie aussi d’une direction artistique sans faille, transformant peu à peu la grange dépouillée qui sert initialement de retraite, en un lieu de foisonnement et de vie, coloré et joyeux, et véritable symbole d’une autonomie méritée. « Délicieux » apparaît ainsi comme une comédie romantique culinaire, en costumes, dont les enjeux vont bien au-delà, dans la remise en cause de l’ordre établi et l’affirmation du principe d’égalité. Olivier Bachelard
La caméra d’Éric Besnard magnifie les paysages et les gens de terroir ainsi que de nombreux plats célèbres de la gastronomie française, sans oublier les tables dressées comme sur des toiles de maître. On songe ainsi à l’élégant Vermeer. Aidé par une direction de la photographie impressionniste, il compose de véritables chefs-d’œuvre visuels riches d’une atmosphère tantôt en clair-obscur, tantôt irisée. Karin Tshidimba
Eric Besnard

Après avoir étudié les Sciences Politiques, Eric Besnard réalise en 1998 son premier long métrage, Le Sourire du clown. Dans ce film noir, Ticky Holgado incarne un clown triste sur le point de se suicider dans une chambre d’hôtel mais un meurtre commis dans la chambre voisine va l’empêcher de passer à l’acte
Dans Les années 2000 il est à l’origine du scénario de quelques films comme ‘Le Convoyeur’ de Nicolas Boukhrief, ‘Travaux…’ de Brigitte Roüan et ‘Babylon A.D.’ de Mathieu Kassovitz. …
En 2008 c’est le retour à la réalisation pour le cinéaste avec Ca$h, Où Jean Dujardin jouele rôle d’un arnaqueur ,l’année suivante il tourne 600 kilos d’or pur avec Clovis Cornillac en aventurier perdu dans la jungle. En 2012 il réalise ce qui semble être son film le plus personnel, Mes Héros. Dans cette comédie, Josiane Balasko et Gérard Jugnot forment un couple sexagénaire qui se dispute autant qu’il s’aime.
En 2015, Eric Besnard met en scène Le Goût des merveilles, une comédie romantique emmenée par le duo Virginie Efira et Benjamin Lavernhe. Cinq ans plus tard, il s’attaque à la comédie pure avec L’Esprit de famille, dans laquelle Guillaume De Tonquédec dialogue avec son père décédé (joué par François Berléand) ! puis en 2021 Délicieux,