Les recettes en billetterie des cinémas en exploitation commerciale sont essentielles pour la production et la diffusion des films auxquels tout cinéphile est sensible, car une partie de ces revenus sert à soutenir : les distributeurs dans leur prise de risque pour acheter les droits de diffusion de films à priori peu porteur, les salles arts et essai et la production de films prometteurs sur scénario par leur esthétique, leur sujet. Et contrairement aux dires des détracteurs du système ces financements n’ont rien à voir avec nos impôts : c’est le cinéma qui finance le cinéma à hauteur de 10,7 % des recettes (la TSA) gérés par le CNC
Donc il est intéressant de suivre l’évolution de la fréquentation
En 2022 dans les salles de cinéma il y a eu 152 millions d’entrées ce qui représente -27% / à la période avant COVID, un progrès, nous étions à 97 millions d’entrées en 2021 et à la vue du premier trimestre 2023 la tendance serait à plus 15% / 2022 pour 2023 soit approximativement 186 million d’entrées.
Quelques raisons et constats
Fréquentation des plateformes en baisse :
Il y a une atomisation des plateformes qui se partagent une clientèle autrefois plus concentrée sur quelques-unes d’entre elles ce qui entraine une augmentation du coût des abonnements
l’abandon de production de prestige car trop couteuse .Netflix n’abonde plus les gros projets que les studios ne désiraient plus financer comme Roma d’alfredo Cuaron, The Irishman de Scorcèse…. ;
Netflix pour augmenter son attractivité, a négocié la réduction du délai de sortie sur sa plateforme des films sortis en France passant de 36 mois à 15 mois contre un financement des productions françaises à hauteur de 4% de son CA en France soit 45 millions d’euros ( Canal + c’est 6 mois mais il investit près de 300 millions) c’est donc du donnant donnant.
Succès des blockbusters
comme Super Mario , Avatar mais qui sont le constat du pari des studios sur ce qu’ils considèrent des valeurs sures , franchises et suite, mais Disney perd sur les entrées de l’argent sur Avatar
Succès de films arts et essais, grand spectacle, américains qui marchent mais surtout en France : Fabelmans Spielberg, Babylon Chazelle, Tarr Todd field.
Mais baisse de la fréquentation des multiplex en bordure des villes, au profit des salles de centre-ville c’est bien mais ce sont les multiplex qui ont le plus de sièges et font le plus d’entrées
Retour des jeunes dans les salles,
mais le public, plus âgé, de films plus pointus en art et essai a stagné loin de retrouver le niveau d’avant COVID
Quelques succès Mon crime1 million d’entrées , En corps1,3 millions, l’Innocent 800 OOO ou la nuit du du 12 : 600000
Mais la rotation de ces films sur les écrans est rapide et de ce fait n’exploitent pas tout leur potentiel : il faut laisser du temps au bouche à oreilles quelques victimes : Goodland 300000 ou le retour des hirondelles 100000….que nous programmerons la saison prochaine
D’où l’importance des ciné-clubs qui rattrapent ces carences:
ex La nuit du 12 n’est pas sorti à Béziers c’est le ciné-club qui l’a offert à ses adhérents.
Une autre raison à l’utilité des ciné-clubs : de nombreux films du patrimoine ressortent car remastérisés et numérisés en dcp mais eux ne sont programmés que rarement en dehors des grandes villes : Les ciné-clubs, car c’est une de leurs missions les programme quelque peu
Un jour un chat, Pierrot le fou cette dernière saison, Les glaneurs, la glaneuse pour la première partie de la saison prochaine.
Et cerise sur le gâteau de l’importance d’un ciné-club : le plaisir de se retrouver : les discussions dans le hall d’avant et après projection sont assez significatives, échanges qui intègrent facilement les nouveaux adhérents et ils sont nombreux…
Donc les ciné-clubs sont d’utilité publique autant pour la culture cinématographique qui y circule, que pour l’accès économique abordable, parfois gratuit comme pour les jeunes que pour le vivre ensemble sur un territoire autour d’un intérêt commun.