Wayne Blair (2012) Australie 1h43 avec Chris O’Dowd, Deborah Mailman
Australie, 1968, trois soeurs aborigènes, chanteuses, sont découvertes par Dave, musicien irlandais au caractère bien trempé. Il organise une tournée dans les zones de guerre du Viêtnam du Sud. Dans le delta du Mékong où elles chantent pour les marines, les filles déchaînent les foules.
L’aventure, mélange de comédie musicale et de fresque historique, regorge de rebondissements, de chaleur et d’énergie.
Ce qu’on retient principalement du film, c’est l’énergie de ces quatre demoiselles. Ces Saphirs brillent de tous feux. Le quatuor est bien accordé, avec des caractères distincts (cela nous change des actrices calibrées et interchangeables !). À noter qu’elles sont toutes d’origine aborigène. Deborah Mailman, déjà présente dans la pièce de théâtre d’origine, en a sous la pédale. Jessica Mauboy, qui interprète elle-même les chansons du film, a une voix magnifique.
Les hommes ne sont pas oubliés : Dave, le manager loser et alcoolique, est interprété par un Chris O’Dowd en grande forme, émouvant ou drôle. « Les Saphirs » possède tous les ingrédients d’un film à succès international. Je suis complètement rentrée dans l’histoire, même si ce n’est pas un grand film avec une mise en scène particulière, simplement un bon film. Ces Saphirs sont un peu lisses : on ne s’attarde pas trop sur l’horreur de la guerre, ni sur les souffrances de la communauté aborigène, mais la pellicule montre tout de même ces difficultés. L’émotion est présente, renforcée par la bande originale du film et la véracité de certains faits.
Ce film est un « feel-good movie » musical qui a certainement détonné au festival de Cannes. De grands morceaux rythment le film, tels que « I Heard it through the Grapevine », »Whatta Man »… Pas le temps de s’ennuyer ! Bref, une pépite estivale à découvrir ! Nouvel obs
Leur histoire, authentique, a inspiré une pièce à succès, en 2005, dans laquelle jouait Wayne Blair. Acteur, scénariste et réalisateur de plusieurs courts-métrages, il en a tiré son premier long-métrage, Les Saphirs, étincelant de charme et d’énergie, débordant de drôlerie, de tendresse, de générosité de vivre. Il y a d’abord l’aventure humaine que représente l’ascension des trois sœurs, Gail, Julie et Cynthia, bientôt rejointes par leur cousine Kay. Elles font encore partie des «générations volées», ces enfants aborigènes qu’on enlevait à leur famille pour les éduquer comme de petits Occidentaux. C’est ainsi que Kay, la plus blanche de peau, est devenue une jeune citadine prétentieuse qui a honte de ses cousines noires, avant de revenir à ses origines. Les blessures de ce passé dramatique restent vives, tout comme les préjugés racistes et le mépris des Blancs, Le Figaro