2019 Mélanie Auffret (France) 1h28 avec Guillaume De Tonquédec, Léa Drucker
Chaque matin, Raymond Leroux lit Cyrano de Bergerac à ses pondeuses, bio dont sa poule fétiche Roxane. Mais sa ferme est au bord de la faillite, pourra t il la sauver?
Pour son premier film « Roxane », Mélanie Auffret a su bien s’entourer et distiller les émotions dans ce film tantôt mélancolique, tantôt optimiste, qui fait du bien et redonne du baume au cœur. Une ode à la nature, aux animaux et à leur pouvoir « guérisseur », à la persévérance, à l’entraide, au partage, de l’importance d’avoir des passions dans la vie (qui sont bien souvent salvatrices). Mention spéciale à Guillaume de Tonquédec, désarmant de sincérité, et au regard très expressif, e à sa poule Roxanne, première gallinacée star de cinéma : une bonne chose de mettre en avant la poule, animal dont l’intelligence est souvent sous-estimée Sens critique
Une comédie sur fond de « crise de la ruralité«
Le film aurait très vite pu sombrer dans la caricature : il n’en est rien car la jeune réalisatrice, originaire de la région de Corlay dans les Cotes d’Armor, est petite fille elle-même d’agriculteurs ; elle a vu les petits producteurs s’enferrer dans la crise, et multiplier les initiatives pour s’en sortir. Les paysans de son film sont tous connectés…bien loin de certains clichés.
C’est un agriculteur qui lui a soufflé l’idée du film. Un homme complexé par le fait d’avoir arrêté l’école à 16 ans, amoureux des beaux textes et qui récitait de la poésie à ses vaches, dans le secret de son étable. France télévision
L’industrialisation de l’agriculture reste un marqueur important de la transformation de notre société. Dans son film Roxane , qui sort en salles, Mélanie Auffret prend à rebours la vision technocratique de l’élevage intensif où l’animal est vu à travers le prisme de la rentabilité. Son héros, Raymond, s’adresse à ses pondeuses considérant qu’il existe entre eux un commerce équitable : des œufs contre la vie au grand air. Il leur parle, leur déclame des vers d’Edmond Rostand, trouvant là un auditoire qui ne manque pas de répondant.
Mine de rien, cette comédie sans prétention porte en elle des germes de révolution : les animaux auraient non seulement le droit de ne pas être inutilement maltraités, mais aussi celui d’accéder à la culture, de se syndiquer et d’organiser des grèves quand ces droits sont menacés ! Serge Steyer
Mélanie Auffret
Après des études de commerce, originaire de Vannes, elle monte à Paris suivre des cours de théâtre.
En 2013, elle participe au Festival Génération Court et remporte une bourse d’étude dans la formation Réalisation.
En parallèle de sa formation, Mélanie commence à travailler en tant que régisseuse, et assistante mise en scène sur plusieurs longs métrages : Ma loute, Un sac de billes, Dalida, Papa ou maman 2, La monnaie de leur pièce, Le Flic de Belleville…
En film de fin d’étude, elle réalise Sois heureuse ma poule, tourné en Centre Bretagne, avec un petit budget et des comédiens amateurs. Il est aussi sélectionné dans plusieurs festivals : Génération Court Édition Nationale, Festival du film de comédie de l’Alpe d’Huez, Clermont-Ferrand en Carte Blanche, Chalon Tout Court…