CINÉMA du RÉEL à la médiathèque samedi 25 septembre 14H30

TROIS COURTS MÉTRAGES

Random Patrol de Yohan Guignard, France, 2020,

Faire régner l’ordre, c’est la mission de Matt, policier dans une banlieue d’Oklahoma City aux États-Unis. Tous les matins il prend sa voiture pour patrouiller dans la ville. Tous les matins, il appréhende les interpellations à venir et se questionne sur ce que ce métier a fait de lui.

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En restant installé une demi-heure durant sur le siège passager, Random Patrol fait le portrait d’une institution, d’une classe, et d’un homme. Aucun des trois, semble-t-il, ne se porte très bien. Matt est un policier ordinaire, qui incarne l’ordre et se donne une mission. Divorcé, triste. Le mot « patrouille », nous apprend le dictionnaire, est cousin du mot « patauger ». Aux derniers plans du film, les roues du SUV sont à demi noyées, parce que la Canadian River a débordé de son lit.

Ivre de soule de Skander Mestiri, France, 2020,

L’an 2020 est une année difficile pour l’«U.S.D.B.», le club de rugby amateur qui représente Dieulefit, petite ville du sud de la France. Les matchs perdus s’accumulent et la dégringolade dans le classement régional leur pend au nez. Un match décisif est prévu pour bientôt. Il se jouera à domicile, à Dieulefit. L’enjeu est alors décuplé : sauver l’honneur du club, rendre fier le public, la famille et les copains; défendre sa propre terre.

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Les visages et les mains que le jeune cinéaste caresse avec l’œil de sa caméra DV structurent le réseau d’affects qui soutient l’USDB, une équipe de rugby drômoise. En s’infiltrant au sein de ce groupe, il sonde ce qui le soude.

La musique médiévalo-synthétique de Gonfano achève de déplacer le sport vers un territoire étrange, loin de tout lyrisme héroïsant : l’enjeu de la victoire ou de la défaite semble avoir pour seule fonction de donner au groupe un but qui en favorisera la cohésion.

Silabario de Marine de Contes, France, 2021,

Une île, un poème, un rêve. Disparition et réapparition d’une langue sifflée, le Silbo. Silabario raconte l’histoire et la transmission de ce patrimoine miraculé de l’île de la Gomera

Dans ce film aérien, qui semble se déployer dans un monde qui ne serait pas encore condamné, les plans grandioses des paysages des îles confondent les airs et la terre. Les espaces sont partagés pour porter tout l’héritage de ce langage mythique qui semble être transmis par les anciens et, comme les plans nous invitent à le rêver, peut-être par les oiseaux eux-mêmes. La parole commune est devenue muette et l’écosystème révélé ici paraît avoir changé les corps et les aptitudes de ses habitants. Le film de Marine de Contes est une rêverie