« Capharnaüm » annulé

Entrée gratuite En partenariat avec objectif sud et le cinéma JC Carrière

(2018) Liban 2h De Nadine Labaki Avec Zain Al Rafeea, Cedra Izam, Nadine Labaki

A l’intérieur d’un tribunal,, Zain, un garçon de 12 ans, est présenté devant le juge. Le juge : « Pourquoi attaquez-vous vos parents en justice ? » Zain : « Pour m’avoir donné la vie »…………

Il y a des regards de cinéma qui ne vous quittent pas, des regards qui laissent une trace profonde, bien des films et bien des années après. Au-delà des récits, au-delà des personnages dont on oubliera les noms, la force de ces regards restera gravée, comme la marque d’une sincérité qui transcende la fiction, d’une humanité qui touche et qui bouleverse. Vous n’oublierez pas de sitôt le regard de Zain, ni celui de sa sœur Sahar, ni celui de Yonas. Ils représentent à eux trois une communauté invisible dont les membres survivent aux quatre coins du monde, celle des enfants perdus, négligés, malmenés par les conflits, les guerres ou juste l’extrême misère. Des enfants qui n’ont pas les livres pour le savoir ni pour les rêves, qui n’ont pas l’insouciance, parfois même pas la tendresse, ni le lait, ni le pain. Utopia

Capharnaüm’ est une allégorie de la violence qui caractérise actuellement le Liban. À travers le regard de Zain, le public observe la mort inévitable de l’enfance et des rêves, dans un pays où la négligence par l’État de sa population atteint des sommets.” Filmé à hauteur d’enfant, Capharnaüm suit Zain dans sa quête forcenée d’un avenir meilleur. Une quête qui le conduit, après avoir fui sa famille, à partager le quotidien d’une jeune Érythréenne, Souad. Campant comme des clandestins dans une sorte de bidonville, elle et son bébé sont condamnés à vivre en marge de la société libanaise, faute de papiers……Alors que certains pourraient penser que ces choses-là n’existent pas dans la vraie vie, Nadine Labaki confirme leur réalité à travers son film, et montre l’envers du décor : les coulisses d’existences silencieuses et en souffrance croisées dans la rue. Ces situations insensées qui existent, mais que personne […] ne semble voir.”

Nadine Labaki

Née en 1974, elle a grandi à Baabdat, un village à l’est de Beyrouth, en pleine guerre civile. Confinée à l’intérieur par la violence des combats, la télévision lui sert d’échappatoire. Elle dévore, les quelques films proposés par le vidéoclub situé en dessous de son appartement. « Dès mes 12-13 ans, j’ai su que je voulais faire du cinéma. » Chez les Labaki, le septième art est une histoire familiale. Le grand-père possède une modeste salle dans laquelle le père passe son enfance entre le son du projecteur et l’odeur des bobines. Devenu ingénieur électronique, il transmet ensuite à sa fille sa passion pour le cinéma.

Déclic et réflexion

Après un exil de deux ans au Canada pour fuir la guerre civile, Nadine Labaki revient au Liban en 1991 pour faire des études d’audiovisuel à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth. Elle réalise des spots publicitaires et des clips pour des chanteuses arabes.

En 2004, elle envoie un synopsis détaillé de Caramel à la Cinéfondation du festival de Cannes. Elle part en résidence, à Paris, pour plusieurs mois et décrit ce moment comme une période de calme qui lui permet d’écrire et de se rapprocher de Khaled Mouzanar, son futur mari, compositeur de la musique de ses trois films et producteur du dernier. Suivra en 2011  » Et maintenant on va où »