« Quien te cantara » lundi 27 septembre 20h30

(2018) Espagne 2h02 De Carlos Vermut Avec Najwa Nimri, Eva Llorach, Carme Elias

Lila Cassen, star de la chanson , prépare son grand retour sur scène. Mais un accident la rend amnésique. Avec l’aide de Violeta, sa plus grande fan et imitatrice, Lila redeviendra t elle celle qu’elle était?

Le travail est mené au millimètre près et n’est en aucun cas aseptisé. Elles agissent toutes comme pourraient le faire dans notre imaginaire de simples mannequins posés dans des vitrines, quelques-uns de profil, mais avec une chose en plus : le mystère de leurs décisions, ce qui les meut, les pas qu’elles foulent…….Quién te cantará renferme les classiques du thriller : il rassemble des personnages féminins puissants comme les quatre éléments dans les mains de la reconnue monteuse Marta Velasco.

Lumineuses, manipulatrices et indomptables Cine espagna

Carlos Vermut, le réalisateur, adoubé par Pedro Almodóvar, jouit en Espagne d’une réputation flatteuse depuis La Nina de fuego (2014), thriller psychologique alambiqué. Ce metteur en scène efficace et très doué, venu de la bande dessinée, ajoute au suspense de ses intrigues un soin formel qui renforce le plaisir de voir ses films.

Avec un drame pareil, un trio de femmes embarqué dans une série de dédoublements, il peut jouer sur une gamme de faux-semblants, de scènes obscures, de lueurs inquiétantes, et instiller de la tension. Il alterne et imbrique trois registres, l’égarement d’une femme qui a connu l’ivresse et la solitude de la gloire, le dévouement de sa manager, toujours disponible qui vit par procuration, la schizophrénie tourmentée de la fan engluée dans une existence médiocre avec une fille adolescente qui la méprise, l’insulte, l’humilie. Avec une telle palette scénaristique, toutes les combinaisons sont possibles, pas toutes prévisibles… Jean-Claude Raspiengeas

L’interview du réalisateur

Comment est né Quien te cantara?


De mon envie de raconter depuis des années deux histoires : une fable sur
les affres de la célébrité avec une diva chanteuse et un film de fantômes.
Je les ai mélangées pour en faire Quien te cantara et raconter la
manière dont une fan devient progressivement la star qu’elle admire,
quitte à en payer le prix fort et devenir un fantôme. Le fantôme de sa vie, en somme.

Le film possède lui aussi des fantômes : David Lynch, Roman Polanski…
Vous revendiquez toutes les influences qu’il appelle ?
Totalement, ce sont des cinéastes que j’adore.

Le film possède lui aussi des fantômes : David Lynch, Roman Polanski…
Vous revendiquez toutes les influences qu’il appelle ?


Totalement, ce sont des cinéastes que j’adore. Prenons un film comme
LE LOCATAIRE qui joue de manière passionnante sur l’idée du double,
de la hantise, de la métamorphose. J’ai toujours eu un penchant pour les
films avec des personnages de femmes amnésiques qui sont perdues,
qui arrivent à un moment de leur vie où il y a une rupture en elles, comme
chez John Cassavetes ou Pedro Almodovar. J’ai également une vraie
nostalgie pour un vieux cinéma animé par la croyance en ses images
et la suspension d’incrédulité, pour la magie du cinéma d’un Douglas
Sirk qui autorisait tous les rebondissements et n’avait pas peur du
mystère.

Carlos Vermut

Né à Madrid en 1980, il est réalisateur, scénariste,
dessinateur de bande dessinée et producteur espagnol. Après
une longue carrière en tant qu’illustrateur, il publie sa première
bande dessinée travaille à la télévision. Après des courts métrages, il décide an 2011 d’auto-produire son premier long métrage DIAMOND FLASH, qui connait un grand succès en Espagne Son second
long métrage, LA NIÑA DE FUEGO, un thriller qualifié par Pedro
Almodóvar de « la révélation espagnole de ce siècle », remporte
de nombreux prix au Festival de San Sebastián.