REPORTÉ « Papicha » vendredi 6 nov 18h15

En partenariat avec la Médiathèque et le cinéma JC Carrière

Un film de Mounia Meddour Avec Lyna Khoudri, Shirine Boutella, Amira Hilda

Alger, années 90.Nedjma, 18 ans, étudiante rêve de devenir styliste. A la nuit tombée, elle rejoint la boîte de nuit où elle vend ses créations aux « papichas », jolies jeunes filles algéroises.Malgré la situation politique et sociale du pays qui ne cesse de se dégrader,Nedjma décide de se battre pour sa liberté ……

Mounia Meddour, l’auteure de Papicha, se lance dans ce premier long-métrage avec une énergie qui confine parfois à la frénésie. Le scénario (écrit par la réalisatrice en collaboration avec Fadette Drouard) lance une poignée de jeunes femmes, étudiantes à Alger, résidentes de la cité universitaire, dans une course folle, aux premiers jours de la guerre civile qui a ravagé le pays dans les années 1990. Plutôt que de coller à la réalité de l’engrenage, Mounia Meddour choisit le chemin de la pure fiction, concentrant un processus historique long de plusieurs années sur une poignée de semaines, inventant – sans craindre de mettre en péril le crédit de son film – un épisode atroce d’un conflit qui pourtant n’en manque pas. Thomas Sotinel

L’actrice principale pétille de lumière, la mise en scène est harmonieuse et les valeurs défendues semblent conformes en tous points à celles prônées par la France. Comment ne pas saluer le combat de femmes qui se battent pour conserver leur liberté ? Comment ne pas être violemment surpris et heurté par la brutalité de cette scène de meurtre filmée dans un arrière-plan flou ? A l’heure où les féminicides font rage, où les scandales post-Weinstein éclatent de tous bords, où le spectre terroriste reste omniprésent, comment dénier à Mounia Meddour le caractère indispensable de son discours , la légitimité, et son positionnement du bon côté, c’est à dire du côté des droits de la femme et de l’homme et contre tous les intégrismes ? En cela, Papicha est indiscutablement un film nécessaire. Pierre-Julien Marest

Interview de la réalisatrice

Quel a été votre parcours avant Papicha ?


J’ai fait toute ma scolarité en Algérie, puis une année de fac de journalisme
pendant laquelle j’habitais une cité universitaire très proche de celle du
film. Au terme de cette année, alors que j’avais dix-sept ans, ma famille
a décidé de quitter le pays. Les intellectuels étaient en première ligne.
Mon père, lui-même cinéaste, avait subi des menaces,. Nous nous sommes installés en
Seine-Saint-Denis et je me suis orientée vers le cinéma documentaire.
J’ai tourné un premier court métrage de fiction, Edwige. Ensuite est né le projet
de Papicha.


Papicha est donc un film autobiographique ?

En partie. Tout ce que vivent les filles dans la cité universitaire, c’était bien
le quotidien d’étudiantes algéroises à la fin des années 90. Y compris le
mien. Avec l’intégrisme montant, l’oppression tout autour. Mais l’attentat dans la cité universitaire est un ressort dramatique de fiction. Comme la
passion de Nedjma pour la mode qui prend une dimension symbolique :

Vous avez décidé de tourner en Algérie…


C’était naturel et primordial pour moi de tourner à Alger, c’est la ville
qui m’a vue grandir. On a tourné les scènes de cité universitaire à Tipaza, dans un complexe touristique construit par Fernand Pouillon.

On a aussi tourné à Alger, notamment dans la casbah, quand Nedjma se fait gentiment suivre par un garçon qui la drague avec beaucoup d’imagination. C’est ce qu’on appelle en Algérie un « hittiste »,du mot arabe qui désigne le mur, parce qu’ils passent leurs journées
adossés aux murs des maisons. Tourner en Algérie me permettait aussi
d’ajouter une véracité presque documentaire :



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