« Le Traitre » de Marco Bellochio

Tommaso Buscetta, membre de Cosa Nostra, arrêté suite aux meurtres qui s’enchaînent, dans les années 80 va collaborer avec le juge Falcone et contribuer à faire tomber et condamner nombre de mafieux.

Marco Bellocchio signe une fresque magistrale sur la décomposition d’un monde sans valeurs. (Libération)

Une mise en scène étourdissante alternant champ contre champ, et des mouvements de caméra qui saisissent les regards comme la violence  et nous offre, dans le prétoire une scène  de théâtre à la commedia dell’arte avec des accusés enfermés, dans des cages, derrière des grilles telles des bêtes sauvages dans un zoo. Les passes d’armes entre Tomaso et les accusés qu’un président essaie de diriger transforment, véritablement le tribunal  en arène hystérique.

Tout l’enjeu de sa mise en scène est de trouver dans les séquences de prétoire un lyrisme tragique et burlesque, C’est incisif et saignant sans que se profile l’ombre d’une empathie. (La Septième obsession)

Un très grand film qui alterne et mêle le politique et l’intime. Un film palpitant de bout en bout, à saluer tant pour la performance de ses acteurs (Pierfrancesco Favino en particulier réussit une composition hallucinante) que pour son ancrage historique précis et documenté.