« Alice et le Maire »

de Nicolas Pariser

Deux solitudes qui s’apprivoisent

Le film raconte la rencontre entre Paul Théraneau (Fabrice Luchini), un maire PS de Lyon épuisé et blasé au point d’avoir le sentiment de n’être plus capable de produire la moindre idée, et Alice (Anaïs Demoustier), une jeune normalienne, intégrée dans l’équipe municipale pour ses connaissances en philosophie, son poste flou consistant essentiellement à stimuler intellectuellement le maire.

Alice dénote car elle ne prend pas de notes n’est pas du sérail, n’a pas d’ambition se contente d’un petit bureau opte pour la réflexion mêlant le politique et la philosophie, se désintéressant de l’immédiateté même si elle doit y faire face, du slogan efficace au détriment d’une profondeur porteuse de sens.

Le film décline une intelligence, une fraîcheur  dans les échanges entre les deux protagonistes qui nous font du bien, tant les paroles médiatisés de nos politiques sont un vernis recouvrant un vide alors que l’on peut espérer que des réflexions telle que celle sur l’orientation de nos élites vers des filières financières doivent bien avoir lieu quelque part.

Bien entendu on pense à Rohmer ne serait-ce que par le titre qui renvoie quelque peu à « L’Arbre le maire et la médiathèque »  même si Luchini n’était « que » l’instituteur