Réalisé par Amber Production Team, écrit par Tom Hadaway (1985) 1h22 avec Ray Stubbs, Amber Styles
Ray, Betty et sa fille s’installent dans une caravane en bord de mer où l’on collecte le charbon rejeté par la marée. En proie à des conditions de vie difficile : racisme, exploitation… seule lueur d’espoir : la solidarité, entre femmes en particulier.
Seacoal” est le premier long métrage de fiction réalisé par le collectif Amber. Ce collectif d’artistes, basé à Newcastle upon Tyne, est actif depuis la fin des années 60. Ils reprennent ici le mélange de documentaire et fiction qu’ils avaient déjà expérimenté sur leurs précédentes œuvres.
“Seacoal” est le fruit d’un travail de deux ans pendant lesquels les membres du collectif on tourné les images documentaires et les scènes de fiction. Et l’ensemble fonctionne très bien. Si on a bien conscience qu’on regarde un film hybride, le côté narratif est bien mené, et finit par l’emporter sur l’aspect documentaire. Grâce à deux acteurs convaincants, on s’attache au couple formé par Ray et Betty.
On apprécie aussi que le film reste au plus près de l’humain et ne tombe pas dans le misérabilisme. Les choses sont dites notamment sur le racisme auquel ils doivent faire face ou encore l’espèce de capitalisme primitif et violent qu’ils doivent subir (la plage sur laquelle ils récoltent le charbon appartient à une personne privée qui touche bien entendu sa part sur les profits tirés de la vente du charbon). On y retrouve un discours social assez proche des films de Ken Loach (mais délivré plus subtilement, sans agenda politique).
Visuellement, le film propose des images fortes du quotidien de ces travailleurs et de ces familles. Et l’ensemble dégage une forme de poésie rugueuse qui vous prendra aux tripes.
Malgré sa forme hybride et le fait qu’il ait été élaboré collectivement, le film garde une cohésion étonnante. (Nicolas Botti)
Amber Films fondé en 1968 est un collectif de cinéastes et de photographies basé à Newcastle dans le but de capturer la vie ouvrière du nord-est de l’Angleterre . Combinant souvent des acteurs professionnels et non professionnels, Amber a produit plusieurs documentaires et longs métrages
En tant que collectif , les individus ne sont pas crédités sur leurs films, mais optent plutôt pour le crédit « Amber Production Team » ou ses variantes. À un moment donné, le collectif comptait 18 membres, mais cela est devenu impraticable. En 2001, selon un article du Guardian , il y en avait sept. Le groupe a décidé que tout le monde serait « payé la même chose, qu’ils aient ou non des enfants ». Parmi les membres, on compte le photographe Sirkka-Liisa Konttinen , dont le livre Step by Step a inspiré le film Billy Elliot .