(2019) Israël 1h41) Sameh Zoabi
Salam, vit à Jérusalem. Il est Palestinien et stagiaire sur le tournage de la série arabe à succès « Tel Aviv on Fire ! » Tous les matins, il traverse le même check-point pour aller travailler à Ramallah. Un jour, Salam se fait arrêter par un officier israélien Assi, fan de la série, et pour s’en sortir, il prétend en être le scénariste. Une comédie douce-amère à l’humour surréaliste, d’un réalisateur palestinien de nationalité israélienne.
Par une série de quiproquos drolatiques, Sameh Zoabi tend, avec finesse et habileté, un pont au-dessus de deux antagonismes a priori irréconciliables. Par le rire, le réalisateur palestinien désamorce la tragique impasse du conflit israélo-palestinien. (La Croix)
Tel Aviv on Fire, de Sameh Zoabi, est une comédie douce-amère d’un réalisateur palestinien de nationalité israélienne. Les plus férus de nos lecteurs en matière cinématographique auront d’ores et déjà identifié cet oiseau rare, auteur d’une première comédie, Téléphone arabe, sortie sur les écrans français en 2012. On repérait alors en Sameh Zoabi un épigone du somptueux Elia Suleiman (Intervention divine, 2002). Même origine (Nazareth et ses environs), même attention au sort très particulier de la communauté « arabe-israélienne », même humour surréaliste taillé dans la trivialité la plus sordide, même quête d’une normalité ontologiquement inatteignable dans l’univers israélien. ( Jacques Mandelbaum Le monde)
Sameh Zoabi n’a pas choisi la facilité en abordant le conflit israélo-palestinien sur un mode comique et pourtant ça fonctionne, grâce à un scénario réglé comme une horloge. La mise en scène joue habilement des codes du soap opéra comme du film à suspense, dessine parfaitement ses personnages et nous laisse pantois quant à la façon dont Salam va se tirer de toute cette affaire. En fait la grande intelligence du film est de ramener le conflit à une échelle humaine.
Tel Aviv on fire, le feuilleton, joue le rôle d’une caricature, jusqu’au moment où il renvoie tous les personnages à une vérité qu’ils ne voulaient pas forcément voir. Quant à Tel Aviv on fire, le film, il nous rend attachants des êtres incapables de s’entendre mais qui se réunissent et vibrent à l’unisson devant un programme télé niaiseux… Quand dérisoire rime avec espoir…(utopia)
Sameh Zoabi parvient à conjuguer fantaisie (les chassés-croisés amoureux de Salam et Mariam; la bluette du feuilleton; le narcissisme d’Assi) et gravité: l’un des comédiens rappelle que Tsahal n’est pas constitué d’enfants de chœur (ses sept années d’incarcération en sont la garantie inoubliable. Loin de tout irénisme, le cinéaste montre avant tout que les conditions minimales de reconnaissance de l’autre se trouvent cependant posées, à partir du moment où la syntaxe visuelle et les archétypes psychologiques du soap articulent un langage universel permettant de faire pleurer dans les salons de la Samarie comme dans les chambres d’hôpital de Ramalah (Positif)
Zoabi Sameh
est né et a grandi à Iksal, un village palestinien situé près de la ville de Nazareth. Il est diplômé de l’Université de Tel-Aviv avec un double diplôme en études cinématographiques et en littérature anglaise. Zoabi a étudié la réalisation de films à la Columbia University. Après son court métrage « Be Quiet » (2005) , il signe son premier long métrage, « Téléphone arabe« ( 2010), qui a remporté l’Antigone d’or au Cinémed de Montpellier . Son deuxième long métrage, Under the Same Sun (2013) portait sur la paix entre Israël et les Palestiniens. Zoabi, universitaire, enseigne la mise en scène, la production et l’écriture de scénario à New York.