« Hope and glory » 13 novembre

20h30 séance délocalisée à la Tuilerie

(2005) Angleterre 1h53 John Boorman

La seconde guerre mondiale vue par un enfant de sept ans en Angleterre, c’est l’histoire d’une famille où l’on suit l’évolution de la société anglaise et d’une classe moyenne dans les années 30

« Hope and glory » est un film autobiographique. En effet, Boorman vécut dans les mêmes circonstances pendant les bombardements allemands. « Hope and glory » est un film nostalgique, frais et léger (malgré le sujet) car Boorman nous donne la vision d’un enfant de sept ans, qui transforme les ruines en terrain de jeux. L’arrivée de la guerre est pour lui synonyme d’une nouvelle liberté.

Boorman donne à cette exploration de ses origines une belle unité formelle en adoptant le point de vue de l’enfant qu’il a été. La photo de Philippe Rousselot emploie avec bonheur des couleurs saturées et des perspectives étranges pour traduire les visions oniriques du petit Billy. Et si Hope and Glory multiplie les changements de ton (le film passe sans transition du sentimental au cynique, du bouffon au solennel), c’est parce que l’enfance se vit ainsi: dans une perception des choses aussi évolutive qu’influençable. Un parti pris de narration qui rappelle un autre grand film autobiographique d’un autre grand cinéaste visionnaire: Amarcord, de Federico Fellini.

Le réalisateur d’Excalibur en profite pour questionner sur la maturité. Les enfants essaient de devenir adulte (les amis de Billy fument, marchandent pour voir les parties intimes d’une fille, la sœur aîné veut se marier alors qu’elle n’a que seize ans), pendant que les adultes, sachant qu’ils peuvent mourir à tout moment, essaient de redevenir enfant. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce sont les actes des « grands » qui sont les plus insensés, car ce sont eux qui ont déclenché cette guerre. Boorman critique l’Homme dans son ensemble. Il n’accuse pas plus les nazis que les autres. On n’entend d’ailleurs assez peu parler de ces premiers, à part à la radio. De plus, un seul soldat allemand apparaît à l’écran

Le film de Boorman est un des plus joyeux sur la guerre.Là où d’autres se mettent à déballer à juste titre image d’horreur sur image d’horreur Boorman choisit d’avouer que pour lui la guerre était le temps des vacances et de la liberté, le moment où tous les rêves d’un petit garçon se matérialisent devant ses yeux émerveillés.(Cahier du cinéma)

John Boorman se frotte à tous les cinémas, depuis son enfance près des studios de cinéma de Londres jusqu’à son activité de critique de cinéma, et de réalisateur de documentaires pour la télévision

C’est en 1965 que le réalisateur tourne son premier film Sauve qui peut. John Boorman part ensuite aux Etats-Unis pour réaliser Le Point de non retour avec Lee Marvin , ses réalisations seront irlandaises, britanniques , américaines . Parmi ses films les plus connus Délivrance, qui connaît un grand succès et marque les esprits de nombreux spectateurs, Leo the Last avec Marcello Mastroianni , Excalibur , une de ses plus grandes réussites

A partir des années 80, il enchaîne les longs métrages notamment Rangoon , Le Général. ILe Tailleur de Panama et dirige Juliette Binoche dans In my country.… Son dernier opus Queen and country (2014) est une suite de Hope and glory