« Fargo » Mercredi 9 octobre

20h 30 ciné3

(1996) USA/Royaume Uni-1h37  Joel et Ethan Cohen Avec William H. Macy,  Frances McDormandSteve Buscemi 

Dans le Minnesota, Jerry, un minable vendeur de voitures, contacte un petit escroc, Carl, et son inquiétant compère : Grimsrud.Il leur demande d’enlever sa femme, Jean, persuadé que le père, Wad, un richissime homme ‘affaires, règlera la rançon exigée. Se déroulent alors de terribles péripéties dignes de l’imagination des frères Cohen…

La bascule vers des penchants négatifs ne reposera pas sur une quelconque dérive sociale chez les Coen les nantis comme les démunis sont tout aussi aptes à courir à leur perte, mais plutôt, comme souvent avec eux, en posant un regard lucide sur les dérives possibles de la nature humaine. Nous ne sommes pourtant pas dans l’extrême noirceur ou l’ironie mordante dont ils sont capables, les cinéastes nous laissant atterrés sans totalement nous autoriser à rire, nous horrifiant sans complètement prendre tout cela au sérieux. Une réussite exceptionnelle qui leur vaudra un accueil critique triomphal couronné par Prix de la mise en scène à Cannes en 1996 (dvdclassik)

Là où le trait de génie des Frangins s’affirme : les personnages. Les Coen brossent des portraits d’une authenticité peu commune – Dostoïevski les aurait dépeint comme des ‘Héros ordinaires’. Sans l’once d’une caricature, la transcendance des caractères s’impose d’elle-même, féroce, primaire, bestiale vents et marée, Marge (Frances McDormand) incarne cette volubile douceur, attise les passions, détricote placidement la trame scénaristique

Et que dire des performances de Steve Buscemi et de William H. Macy, la profondeur d’un puits sans fond s’y reflète – Lcteur, plonge ton regard dans ces abîmes aux contours équivoques, il fait bon s’y égarer. (le blog du cinéma)

Paroles des réalisateurs

« On avait envie de revenir aux sources, . Parce qu’on vient du Minnesota. Tout est là, déjà, une communauté fermée jamais vue au cinéma. Ils parlent l’anglais avec un vague accent scandinave, vivent des hivers de Pôle Nord. Les contradictions se règlent à coup de hache, les conversations ont lieu devant des vases à bière, le regard se perd dans la neige. Si on avait fait un polar de fiction, il devraient y avoir des scènes utiles qui font progresser l’action. Le fait que ce soit un événement réel dans un contexte que l’on connaît nous permet de jouer un peu plus. »

Joel et Ethan Coen

Dès 1984, Joel Coen s’attelle à son premier long-métrage, Sang pour sang. Son frère Ethan participe à l’aventure. Ils écrivent le scénario à quatre mains, puis Joel le réalise et Ethan le produit. Coup de maître, le film reçoit le grand prix du Festival de Sundance. Le duo est révélé au grand public en 1991 avec Barton Fink, lorsqu’ils décrochent la Palme d’Or au Festival de Cannes. Peu à peu le duo atypique devient une seule entité, les frères Coen. Après, Fargo, qui leur confèrent une renommée internationale; Les frères Coen entament ensuite une décennie de comédies; The big Lebowski, O’Brother, Intolérable cruauté, Ladykillers. En 2008, la consécration arrive avec le retour au film policier, plus sombre, No country for Old Men, L’année suivante ils tournent un film plus autobiographique, A serious man, inspiré de leur enfance, de la communauté juive et de leur père. Puis en 2010, ils s’essaient au western avec True Grit qui devient leur plus grand succès commercial. En 2013, ils reçoivent le Grand Prix du Festival de Cannes pour Inside Llewyn Davis. Réalisateurs prolifiques, ils enchaînent avec un nouveau projet intitulé Ave Cesar! qui réunit George Clooney, Josh Brolin et Ralph Fiennes. Ensuite La Ballade de Buster Scruggs ne sera visible que sur Netflix, leur dernier opus « Mcbeth » ne sortira qu’en 2020

Côté vie privée, Joel Coen est marié depuis avril 1984 à l’actrice Frances McDormand.