(2005) José Alacala France 1h40 Avec Marie Raynal, Lyes Salem, Adrien Ruiz
Alex est jeune femme qui restaure seule une ruine à l’écart d’un petit village dans le sud de la France. Elle vend des fruits et légumes sur les marchés et travaille au noir sur des chantiers, où elle rencontre Karim. Elle a un fils de quatorze ans qui vit avec son père, et dont elle veut obtenir la garde

A travers ces questions, insistantes dans le cinéma contemporain, de l’abandon et de la difficulté à être parent lorsqu’on n’a soi-même rien reçu en héritage, José Alcala donne à voir une société dont l’âme a été broyée par les mutations industrielles et qui n’a rien reçu en retour. Le tableau qu’il dresse n’en est pas moins splendide, irradié par le regard généreux qu’il porte sur ses personnages : une poignée d’hommes et de femmes spoliés par la vie, mais qui ont préservé leur dignité en maintenant coûte que coûte un sens fort de la solidarité. Isabelle Regnier (Le Monde)
Violence sourde. Alex est un premier film mais il n’en a pas les stigmates. Il est direct et saillant, comme son sujet. Il donne un étrange et double sentiment de modestie et d’ambition: un projet de taille et de proximité très humaines, qui se déploie pourtant avec une violence sourde et une drôle de majesté. José Alcala, l’auteur, tient parfaitement son affaire; nous mettant de plain-pied dans le sillage impétueux de son personnage, que l’on ne lâche pas d’une semelle, il réussit à faire de son regard le nôtre. Le bénéfice de cette illusion, qu’on a pu ressentir devant le cinéma des frères Dardenne, est immense: c’est comme si le cinéaste s’effaçait de notre observation d’Alex, cette incroyable créature, et nous rendait ainsi les inventeurs de notre précieuse et attachante découverte.
On a du mal à le croire, mais Alex n’existe pas, ce serait un corps habité par une actrice. Apprenons de toute urgence son nom: Marie Raynal. Une Magnani taiseuse pour la fureur dans les yeux? Une Marlène Jobert période Pialat pour la véracité populaire? On ne sait qui elle est ni comment elle a fait son compte mais la femme, dont elle nous jette le portrait, déploie une magnitude humaine stupéfiante, autant dans les gouffres mélancoliques que dans les éclairs de vie, aussi bien dans l’expression de situations attribuées aux femmes que dans des gestes et façons d’être prêtés aux hommes: Alex est aussi une femme mec, qui aime les hommes et les choisit (remarquable Lyes Salem dans le rôle de Karim). Olivier Seguret (Libé)
José Alcala
Depuis 1987, José Alcala a réalisé de nombreux courts métrages: des portraits singuliers, des caractères uniques…
La particularité de ce réalisateur et scénariste est de s’aventurer à la fois sur le terrain de la fiction et celui du documentaire où il excelle. A chaque fois, c’est l’humanité des personnages que le cinéaste cherche à approcher dans ses films.
documentaire sur les Molex : « Des gens debout », sur des femmes du bassin de Thau:« Les sentinelles de Thau » sur les Républicains espagnols: » Combattants de la liberté »…..
Trois longs métrages à son actif en 2005 « Alex » , histoire du retour à la vie d’un personnage magnifiquement interprété par Marie Raynal avec à ses cotés Lyes Salem2011 : « Coup d’éclat » avec Catherine Frot et 2019 « Qui m’aime me suive » avec Daniel Auteuil et Catherine Frot