« Les Grandes ondes »Mercredi 5 février 18h

Lionel Baier (2013) Suisse/France 1h25

Avril 1974, deux journalistes de la radio suisse romande, un grand reporter hâbleur et un vieux caméraman obsédé sa camionnette doivent enquêter sur les brillantes réalisations suisses au Portugal. Mais le 25 avril éclate une nouvelle, complaisamment relayée par des collègues belges, les militaires sont descendus dans la rue : la révolution des œillets est en marche…

De cette quête brinquebalante, de ce « rien » qui débouche sur un heureux bouleversement politique, le réalisateur (suisse) Lionel Baier fait un road-movie rythmé, une étude de caractères pleine de vivacité et de tendresse. Un film « d’époque » qui préfère capter la vie au présent et l’impact enivrant d’une révolution inattendue à une reconstitution nostalgique des années 1970. Avec les personnages, on goûte une certaine innocence joyeuse, et la fraîcheur de l’espoir, dans cette décennie militante et rêveuse.(Télérama)

Gags discrets. Par-delà son ambition trop rare d’accorder la comédie francophone à un réel souci d’élégance de l’écriture et de la mise en scène, l’aspect le plus attrayant du film tient donc à sa façon d’administrer cette liberté à lui-même, à sa forme et à ses personnages. Notamment lorsque son intrigue, tissée de jolis gags discrets et de frictions plus frustes entre la figure de féministe et les phallocrates du trio, finit par dérailler en chorégraphie colorée dans un Lisbonne en liesse. Une scène dont la réussite est à la mesure de son caractère risqué, et qui scande mieux qu’aucune autre, dans cette très attachante farce politico-mélancolique, l’aspiration profonde à la libération des corps et des esprits. (Julien Gester)

Petite leçon d’histoire revisitant l’Europe ou comédie burlesque portée par des comédiens magnifiques ? Les deux assurément, à quoi il faut ajouter le regard aigu d’un cinéaste dont la mise en scène est tout un art. La preuve, sa reconstitution des années 70, sa façon de faire triompher la justesse sans esquiver le loufoque mais en choisissant son cadre. (Libé)

Il y a dans cette comédie faite de toute évidence avec un budget modeste et de vastes idées, autant de poésie que de liberté, un ton iconoclaste et une malicieuse exploitation des situations. Est-ce les années 70 qui font cet effet ? On est propulsé dans un monde qui s’autorise tout, y compris la mélancolie d’un pays tel que son cinéma nous l’a fait aimer follement.(Sophie Avon)

Lionel Baier

naît en 1975 à Lausanne dans une famille suisse d’origine polonaise. En 2000 il réalise son premier film, « Celui au pasteur (ma vision personnelle des choses) », un documentaire sur son père, pasteur en terre vaudoise. « La Parade (notre histoire) » réalisé un an plus tard, suit la mise en place de la première parade homosexuelle dans le canton catholique du Valais. Le mode autobiographique est le point de départ et le dénominateur commun de l’œuvre de Baier. Dans ses deux premiers documentaires, la pratique du cinéaste s’apparente à celle du journal filmé. Avec un matériel de prise de vue et de son extrêmement léger, avec une équipe de tournage minimale, Baier, s’impliquant personnellement dans ces longs métrages, va à la rencontre de ses sujets caméra au poing 

En novembre 2009 Lionel Baier fonde Bande à part Films avec les cinéastes Ursula Meier, Frédéric Mermoud, et Jean-Stéphane Bron Le cinéaste passe alors à la fiction en réalisant « Garçon Stupide », puis « Comme des voleurs , « les Grandes ondes » et « Un autre homme »